Mulhouse 3-1 UJA Maccabi - 01 décembre 2012 / Championnat de France Amateur 2012/2013

À force de régaler ses trop rares supporters, de torpiller ses adversaires semaine après semaine et de s’attaquer avec insistance au portefeuille de son président Alain Dreyfus, encore une fois condamné hier à doubler les primes suite à une ancienne promesse, il fallait bien que cela arrive. Hier soir, sur les coups de 20 heures, le FC Mulhouse, jusque-là logé au 3 e étage, est monté sur le toit du championnat de CFA. Sans forfanterie aucune, à l’image d’un Laurent Croci qui ne juge « qu’anecdotique » la place de leader partagée ce matin avec Lyon-Duchère, mais avec le sourire, comme toujours.

Les Mulhousiens répètent à l’envi qu’ils ne se posent aucune question, qu’ils vivent bien et que seul le match du week-end suivant les intéresse. Et très franchement, on ne doute plus un seul instant de leur parole. Car ces joueurs-là ne semblent effectivement lestés d’aucun questionnement intérieur ni d’aucune crainte. Guidés par la seule volonté de - bien - jouer ensemble, ils avancent simplement avec insouciance et plaisir. Et force est de constater que c’est une recette qui gagne. Ce samedi soir, on leur promettait pourtant un drôle de casse-tête face à une formation du Maccabi Paris flanquée de statistiques défensives impressionnantes et jugée par certains observateurs aussi hermétique que le coffre-fort de la Banque de France. Mais c’était oublier un peu vite la puissance de feu des Mulhousiens, qui ne possèdent pas seulement la meilleure attaque du championnat par amour des chiffres.

Les Parisiens n’avaient encaissé que sept buts depuis le début de saison au mois d’août ? Hier, ils en ont encaissé trois en l’espace de 30 minutes. Ce qui correspond en quelque sorte à un tarif maison par les temps qui courent. « On savait que ce serait compliqué d’ouvrir le score, et ça l’a effectivement été, soufflait Laurent Croci, devant la porte d’un vestiaire en état de transe. À un moment donné, à force de manquer les bonnes occasions, j’ai même commencé à sentir le bon vieux 0-0. »

Seulement voilà, à la conclusion d’un magnifique mouvement collectif orchestré successivement par Kecha, Balogou et Johansen, Loïc Loval trompait enfin la vigilance du gardien parisien Jous et débloquait la situation. On se disait alors que le plus dur était fait pour le FCM et on avait bien raison. Car deux minutes plus tard, il doublait la mise par l’intermédiaire de Balogou, tout heureux d’intercepter une balle en retrait mal ajustée de Yattassaye et d’aller planter son 11 e but de la saison (2-0). Déjà belle, la soirée devenait même magique pour le goleador mulhousien qui s’offrait un doublé à la 79 e suite à un service de Kalkoul avant de sortir, peinard, sous une standing-ovation.

Trop facile ? Peut-être bien. Mais si le FCM se trouvait alors sur l’autoroute d’une 7 e victoire en 13 matches, malgré la réduction du score de Piauletsiena à la 88 e, il savait qu’il le devait pour une grande partie à Yoann Djidonou qui s’était chargé en première période d’éteindre un début d’incendie sur penalty (23 e). Sifflée pour une faute de main peu évidente d’Abadie au cœur de la surface, la sentence était exécutée par Benaribi mais parfaitement annihilée par l’intuition du gardien mulhousien, toujours aussi performant dans l’exercice. « On a frôlé le match très, très, très compliqué, reconnaissait Croci. Ça aurait été un coup très dur car on avait déjà laissé passer plusieurs fois notre chance (Loval à la 5 e, Liénard aux 10 e, 16 e et 17 e). Mais heureusement, Yoann a sorti cet arrêt et l’équipe a repris sa domination. » Sans se poser de question. Juste pour le plaisir de jouer ensemble et de gagner encore.