Le Costa Rica n'a rien à perdre
Placés dans le groupe de la mort avec l'Allemagne, l'Espagne et le Japon, le Costa Rica n'a aucune pression avant de débuter sa sixième Coupe du monde. Il comptera sur ses vieux briscards pour bien figurer au Qatar.
L'Histoire dans la Coupe du Monde
Elle commence à être consistante. Derrière les géants mexicains et américains, le Costa Rica s'est affirmé comme la troisième nation de la zone Concacaf, même si elle a terminé quatrième des éliminatoires. Il s'agira de la sixième participation des Ticos au tournoi mondial, la troisième d'affilée et la cinquième en vingt ans. Et dès sa première participation, en Italie en 1990, le Costa Rica créait la sensation en parvenant à sortir d'une poule très relevée, avec des succès contre l'Ecosse (1-0) et la Suède (2-1), et une courte défaite face au Brésil (0-1), avant de chuter en huitièmes face à la Tchécoslovaquie (1-4).
En 2014, l'exploit était encore plus fort puisque après avoir terminé premier du groupe D devant, excusez du peu, l'Uruguay, l'Italie, battus (3-1) et (1-0) et l'Angleterre, tenue en échec (0-0), les partenaires de Bryan Ruiz et d'un Keylor Navas exceptionnel, sortaient la Grèce aux tirs aux buts en huitièmes de finale (1-1, 5-3). Au tour suivant, ils échouaient dans le même exercice face aux Pays-Bas (0-0, 3-4) mais terminaient ce Mondial invaincu. Ce fut moins brillant en 2018 en Russie, avec un point en trois matchs.
Le joueur vedette
Dans le domaine du vedettariat, l'écart entre Keylor Navas et ses coéquipiers est abyssal. Le gardien légendaire du grand Real Madrid (36 ans), trois Ligues des Champions au compteur, joue désormais malheureusement les utilités sur le banc parisien, barré par l'Italien Donnarumma, et, blessé, il n'a même pas joué avec sa sélection cette saison. Mais ce sera sa troisième Coupe du Monde et son expérience, immense, son talent sur la ligne et balle au pied ne pourront qu'aider une équipe pour qui il a déjà joué 107 fois, et qui en aura bien besoin face aux attaques allemandes, espagnoles et japonaises.
Les révélations possibles
Dans une sélection où ne figurent que trois attaquants et qui ne semble pas partie pour faire le spectacle dans le Golfe, quelques joueurs pourraient malgré tout accrocher l'œil de certains observateurs. Notamment le milieu offensif gauche d'Herediano, Gerson Torres (25 ans), buteur et passeur régulier dans le championnat local après un passage compliqué au Mexique. Attention également au buteur Anthony Contreras (22 ans), également joueur d'Herediano pour qui il a déjà marqué huit fois cette saison après un prêt fructueux à Guanacasteca (18 buts) la saison passée. Par ailleurs, deux joueurs offensifs appartiennent à des clubs anglais, et pourraient prendre de la valeur au Qatar : Brandon Aguilera (19 ans), acheté puis prêté à Guanacasteca par Nottingham Forrest, et Jewison Bennette, encore plus jeune (18 ans) et qui joue, lui à Sunderland, en Championship, et avec qui il a déjà marqué, ainsi qu'avec sa sélection (2 buts).
La forme actuelle de l'équipe
La « Sele » est plutôt sur une bonne dynamique. Elle n'a perdu qu'un match cette année, au Panama dans les éliminatoires (2-0), dans lesquels elle a terminé quatrième avant de battre la Nouvelle-Zélande en barrages grâce à un but de Joel Campbell (1-0), pour 9 succès et 2 nuls. Cet automne, le Costa Rica a tenu en échec en amical la Corée du Sud (2-2) et battu l'Ouzbekistan (2-1) et surtout le Nigeria (2-0). De quoi prendre de l'élan avant de s'attaquer au terrible groupe E.
Le chiffre clé : 4
C'est une sélection plutôt expérimentée que le Costa Rica présentera au Qatar. Ainsi, quatre de ses joueurs font partie des dix joueurs les plus capés de l'histoire du pays : Celso Borges (34 ans, 155 matchs) et et Bryan Ruiz (37 ans, 146) sont les deux premiers du classement, Keylor Navas donc mais aussi l'ancien joueur de Lorient et Arsenal Joel Campbell (30 ans, 119). Ces quatre là disputeront tous leur troisième Coupe du Monde cet hiver. Une expérience précieuse pour les Ticos.