La C1 change de formule
La Ligue des Champions fait peau neuve, et s'apprête à nous offrir quelques belles affiches.
Des matches et quelques millions en plus
Vingt-et-un ans que la C1 n'avait pas changé de formule, précisément depuis la suppression de la deuxième phase de poule aux profits de huitièmes de finale plus excitants en 2003. Ce qui avait notamment permis d'enlever quatre matchs, dans un football déjà à l'époque très exigeant pour les joueurs. Mais sous la pression des grands clubs et de leur menace d'une Super League fermée, l'UEFA leur a offert une... Super League, mais ouverte. Qui ajoute deux matchs au marathon déjà riche de matchs pour les internationaux de la plupart des pays. Et pas mal de bénéfices en plus pour l'UEFA et pour les clubs : les clubs qualifiés pour les trois coupes d'Europe se partageront 3,3 milliards d'euros (contre 3,7 précédemment), dont 2,5 pour la C1 et la Super Coupe, sachant que chaque club recevra 18,6 millions rien que pour leur participation, 2,1 millions par victoires et 700 mille euros par match nul. La part de revenus en fonction des performances des clubs est également passée de 30 à 37,5 %.
La France, grande gagnante
Les clubs de Ligue 1 engagés la saison passés en Coupe d'Europe ont bien fait de briller un peu plus que d'habitude : en permettant à leur championnat de rester, de justesse, à la cinquième place du classement UEFA, juste devant les Pays-Bas, ils se sont offert une précieuse quatrième place qualificative pour la C1. Elle n'était certes pas assurée puisque le quatrième, Lille, devait passer deux tours de barrages pour atteindre le Graal, mais les Dogues, en souffrance, ont passé les embûches offertes par le Fenerbahce (2-1, 1-1 a.p.) et le Slavia Prague (2-0, 1-2). Cette quatrième place doit son existence à l'augmentation du nombre de clubs lors de la phase finale de la compétition : 36 au lieu de 32, qui ne seront plus dispatchés dans différentes poules de quatre, comme c'était le cas sans discontinuer depuis leur instauration en 1991, mais désormais versés dans un championnat unique, après avoir été séparés en quatre chapeaux pour le tirage au sort qui a eu lieu le 29 août dernier. Chaque équipe affronte deux homonymes de leur propre chapeau, et deux provenant des trois autres chapeaux. Toutes les équipes ne se rencontreront donc pas : chacune d'entre elles n'en affrontera que huit autres, quatre à domicile et quatre à l'extérieur, en une seule confrontation, en évitant les clubs du même championnat.
Un festival d'affiches
Ce système, à l'apparence bancale, va permettre malgré tout à certains pays de voir leurs clubs affronter le même adversaire : ainsi, pour les clubs français, le Barça affrontera Monaco à Louis II ce jeudi mais recevra également Brest fin novembre ; le Real Madrid, tenant du titre, se déplacera à Lille début octobre avant d'affronter fin janvier ... Brest, au Roudourou de Guingamp, le stade Francis le Blé n'étant pas aux normes. Quant au PSG, il va affronter deux Espagnols (Gérone ce jeudi puis l'Atlético, à chaque fois à Paris), deux Anglais (Arsenal à Londres puis Manchester City au Parc des Princes) ainsi que deux Allemands, le Bayern en Bavière puis Stuttgart lors de la dernière journée. On va également avoir droit à un Milan-Liverpool et un Manchester City-Inter rien que cette semaine, un Barça-Bayern fin octobre ou un Liverpool-Real fin novembre. Les amateurs de grandes affiches seront donc servis.
À la fin de cette phase, qui se terminera fin janvier, le classement obtenu sera divisé en trois : les huit premiers seront directement qualifiés pour les huitièmes, avec un statut logique de tête de série ; les seize suivants se disputeront l'honneur de les affronter lors d'un barrage en matchs aller-retour en février ; et enfin, les huit derniers verront leurs rêves européens se terminer, mettant fin au traditionnel repêchage en Ligue Europa. La suite ressemblera à ce qu'on connaissait depuis 21 ans : huitièmes de finale, quarts de finale et demi finales en matchs aller-retour, et finale à Munich, le 31 mai prochain.
Le Real, encore ?
Pour Brest, sensation de la Ligue 1 l'an passée avec sa troisième place, le dessous du sapin de Noël est chargé. Pour sa première campagne européenne, Leverkusen et le Real Madrid viendront visiter la Bretagne, même si ce ne sera pas le bon département. Ils feront évidemment partie des petits poucets de la compétition, avec les Youngs Boys, Bologne ou le Slovan Bratislava, l'objectif étant de bien figurer et, éventuellement, d'accrocher une place de barragiste. À l'autre bout du classement, les favoris habituels se détachent : le tenant madrilène, bien sûr, surtout avec le renfort de Kylian Mbappé, mais aussi Manchester City, qui continue de régaler à chaque match ; le FC Barcelone, qui s'est renforcé avec l'arrivée de Dani Olmo et l'éclosion de Lamine Yamal, désormais candidat au Ballon d'Or, les habituels Bayern Munich, renforcé par Michael Olise, l'Inter Milan et le retour de Liverpool, qui a vu cet été son attaque, qui ne reposait quasiment plus que sur Mohamed Salah, renforcée par l'arrivée de Federico Chiesa. Quant au PSG, désormais privé de son joyau de Bondy, non remplacé, il va devoir prier pour que sa jeune équipe rattrape son manque d'expérience par son talent indéniable. Pour Monaco et Lille, ce sera l'occasion de montrer que la Ligue 1 méritait bien ces quatre places tombées du ciel.